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DOSSIER (PDF)
« Nous Allons Perdre Deux Minutes de Lumière » est édité chez P.O.L
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+ infos : http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-8180-5049-1
LES ARTISTES
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Frédéric Forte
« La phrase «Nous allons perdre deux minutes de lumière», je l’ai entendue prononcée un jour à la télé par une présentatrice de la météo. Je l’ai aussitôt perçue comme un titre de livre potentiel. Et plus qu’un titre, un modèle de phrase et de vers. Quelques années plus tard, j’ai voulu déployer cette phrase en un long poème, dont la forme serait déterminée par la structure même de la phrase de sept mots et douze syllabes : sept chants de sept strophes de douze vers de douze syllabes. Durant les sept mois de l’écriture du poème, j’ai essayé de saisir à chaque instant, dans un flux, ce qui, dans ma vie de tous les jours, pouvait être « la phrase suivante ». D’une phrase à une autre plusieurs heures ou toute une nuit pouvaient parfois s’écouler. Le poème est donc une sorte de journal en coupe. L’idée, en tout cas, était bien de confronter cette phrase matricielle à ce qui fait un quotidien : une expérience à la fois intime et partageable, une tranche de vie à laquelle chacun peut s’identifier. Avant même d’avoir terminé l’écriture du texte, j’avais déjà envie
de le lire en public, in extenso. Et pour pouvoir immerger plus avant le public dans le poème, j’ai proposé à deux artistes – le guitariste Patrice Soletti et la plasticienne Leïla Brett, tous deux maîtres dans l’art de la répétition, de la variation, du jeu avec le temps… – de créer avec moi une pièce qui dépasserait la simple lecture, mêlant le poème à la guitare jouée en direct et à un diptyque vidéo pour nous faire vivre plusieurs mois en moins d’une heure. »
de le lire en public, in extenso. Et pour pouvoir immerger plus avant le public dans le poème, j’ai proposé à deux artistes – le guitariste Patrice Soletti et la plasticienne Leïla Brett, tous deux maîtres dans l’art de la répétition, de la variation, du jeu avec le temps… – de créer avec moi une pièce qui dépasserait la simple lecture, mêlant le poème à la guitare jouée en direct et à un diptyque vidéo pour nous faire vivre plusieurs mois en moins d’une heure. »
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Leïla Brett
« À l’origine : c’est une demande de Frédéric Forte pour accompagner visuellement sa lecture des deux premiers chants de Nous allons perdre deux minutes de lumière, en avril 2017 à la Maison de la poésie à Paris, qui m’a amené à travailler avec l’image animéDe cette expérience, est né un projet propre, Deux minutes de lumière : captations filmées avec mon téléphone portable de deux minutes de ciel (et ce qui entre dans le champ, les « non- nuages» dit Jacques Roubaud1), chaque jour pendant six mois, du 21 juin au 21 décembre 2017, à heure fixe, sorte de journal filmé puis réécrit.Pour cette nouvelle collaboration, j’ai repris certaines de mes images de 2017 et les ai associées à des captations plus récentes (mais toujours courtes et en temps réel).Le corps, les mains surtout, est mis en scène dans les gestes d’un travail quotidien, répétitif et, peut-être, mystérieux.Ces images sont confrontées, entre autres, à des paysages filmés en plan fixe, des références cinématographiques ou d’autres événements de la vie de tous les jours.
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Patrice Soletti
« Nous allons perdre deux minutes de lumière » nous fait ressentir le temps qui passe et infuse un état de contemplation qui se réalise dans le quotidien.Il y a aussi une proximité avec le continuum musical : des phrases enchaînées comme des pensées en cascades. Cette rythmicité spéciale permet une liberté orale de phraser, créer des espaces et donner un tempo. J’imagine de maintenir, en improvisant, un dialogue vivant avec le texte dit par Frédéric et les images projetées de Leïla.En gardant en tête la notion d’espace, de suspension et de silence, je m’appuierai sur des nappes sonores et des motifs répétitifs que je modulerai en direct avec ma guitare et des effets électroniques.
« Nous allons perdre deux minutes de lumière » nous fait ressentir le temps qui passe et infuse un état de contemplation qui se réalise dans le quotidien.Il y a aussi une proximité avec le continuum musical : des phrases enchaînées comme des pensées en cascades. Cette rythmicité spéciale permet une liberté orale de phraser, créer des espaces et donner un tempo. J’imagine de maintenir, en improvisant, un dialogue vivant avec le texte dit par Frédéric et les images projetées de Leïla.En gardant en tête la notion d’espace, de suspension et de silence, je m’appuierai sur des nappes sonores et des motifs répétitifs que je modulerai en direct avec ma guitare et des effets électroniques.